On ne cessera de le répéter, le confinement a frappé le monde de l’entreprise et du sport avec la force d’une droite de Deontay Wilder. Mais certains secteurs ont été plus épargnés que d’autres. L’univers de l’E-Sport, par exemple, fait partie des grands rescapés. Et à plus long terme, il pourrait même dire merci au confinement. Voici pourquoi.
Les partenaires grands gagnants !
Ce n’est plus un secret pour personne, l’E-Sport prend du galon, et à grande vitesse. Dans un contexte de progression du virtuel et d’émergence de l’Intelligence Artificielle, la discipline est promise à un avenir radieux, qu’on l’aime ou pas. Et pour les professionnels du secteur, ce confinement représentait du pain béni. Déjà, car il n’a pas su perturber leur entraînement. Mais surtout, les entreprises partenaires n’ont pas flanché. En France, OMEN et la FDJ, deux principales marques du secteur, n’ont jamais remis en cause leur engagement.
Bien leur en a pris… Car depuis le début du confinement, l’E-Sport a beaucoup élargi son audience, notamment sur Twitch. En effet, le service de streaming a connu une hausse de pas moins de 40% de ses audiences ces deux derniers mois. Par exemple, La F1 a rassemblé 300 000 viewers en simultané, principalement des gens qui regardent les compétitions réelles et qui s’étaient d’abord connectés sur Twitch par curiosité. C’est donc tout bénéf’ pour les partenaires de Twitch, et par extension, des entreprises qui n’ont pas hésité à investir dans l’esport.
Le confinement comme catalyseur ?
Au cas ou vous l’ignoriez, l’équipe de France Esport de football existe ! Elle est même devenue en 2019 première championne du monde de foot virtuel. Placée sous l’égide de la FFF, ses membres sont habillés avec les authentiques maillots frappés du coq. Ainsi, Rockyn, Cursorr ou Vitality s’entraînent à Clairefontaine tout comme Griezmann, Mbappé, Giroud and co, pour représenter le pays sur FIFA lors des tournois internationaux. Mais le foot n’est plus le seul… Au Basket, Nanterre a été le premier club français à créer sa section dédiée en juillet 2019. Depuis la fin des années 2010, le potentiel de l’E-Sport est donc pris très au sérieux par les acteurs du « vrai » sport.
Pour eux, ce confinement représente l’occasion rêvée de développer leur volet digital, extrêmement prometteur. Et le succès rencontré par l’E-Sport durant le confinement ne va pas ralentir la tendance. Les compétitions virtuelles devraient être beaucoup plus promues qu’auparavant dans les prochains mois. Par exemple, aux Etats-Unis,la chaîne Fox Sports a diffusé le 22 mars dernier la première compétition du jeu Nascar . Au total, 1,3 million de spectateurs ont été enregistrés. Soit un record d’audience pour une compétition virtuelle, mais également la meilleure de l’ensemble des programmes sportifs diffusés ce weekend-là dans le pays ! Et sans surprise, la chaîne va désormais retransmettre l’ensemble des courses de la saison.
En France comme dans le monde, ce confinement pourrait donc avoir servi de catalyseur à une discipline déjà en plein essor. Un peu comme l’accélérateur sur les pistes de Mario Bros.
Un enfermement créatif
Quoi de mieux que le confinement pour réfléchir et peaufiner sa créativité ? L’E-Sport ne s’est pas fait prier… Toujours dans le but d’élargir son audience, la discipline va élargir son champ d’action. Ainsi, plusieurs initiatives et nouveaux concepts ont vu le jour. Et le temps à tuer des athlètes a bien été rentabilisé. Par exemple, des pilotes de Formule 1, plusieurs joueurs de NBA et quelques footballeurs ont pris le contrôle de leur avatar dans les jeux officiels de différentes compétitions. Le tout visionné par un très grand nombre de spectateurs. Cette facette a beau s’éloigner de l’E-Sport « traditionnel » (ce ne sont plus des esportifs professionnels qui jouent) les partenaires annonceurs et sponsors s’en donneront à coeur joie avec cette vitrine inédite offerte par les athlètes.
Par conséquent, s’ils demeurent fondamentalement différents, le sport et l’e-sport ont beaucoup à s’apporter. Plus que jamais auparavant, ce confinement l’a prouvé. Et à plus long terme, les collaborations vont sûrement se multiplier. Par exemple, pourquoi ne pas organiser des tournois structurés et réguliers entre sportifs ? Ou même des rencontres sportifs vs esportifs ? La encore, les partenaires s’en frotteront les mains. Sans compter qu’avec la croissance digitale, d’autres projets verront bientôt le jour…