Pour la première fois depuis trente-trois ans et les Mondiaux 1986, la France accueillait un tournoi majeur de Volley-Ball sur son sol. Et malgré la défaite des Bleus au pied du podium face à la Pologne (0-3), cet Euro 2019 est bel et bien une réussite en termes de visibilité du sport dans le pays.  

DU SUCCES INATTENDU…  

A l’aube de la compétition, les auspices n’étaient pourtant pas des plus prometteurs… En effet, les prix relativement élevés des billets faisaient craindre un échec retentissant, et le manque de visibilité du Volley dans le pays n’était pas non plus un gage d’encouragement. Personne, jusqu’aux joueurs, n’espérait un gain soudain d’intérêt pour la compétition. “A Montpellier, c’est possible qu’il n’y ait personne dans la salle” prédisait même Earvin Ngapeth la veille du match d’ouverture face à la Roumanie. Une crainte jugée alors légitime par beaucoup d’observateurs… 

Toutefois, la suite va rapidement faire mentir le réceptionneur-attaquant du Zenit Kazan (Russie). Car pas moins de 82 304 spectateurs sont venus assister à au moins une des rencontres programmées en France (Paris, Montpellier et Nantes). Sans surprise, c’est la malheureuse demi-finale contre la Serbie qui a généré le plus d’engouement (12 574 spectateurs à l’AccorHotels Arena de Bercy). De manière générale, le taux de remplissage des salles à atteint une moyenne de 75% pour les matchs de l’équipe de France, selon les chiffres de la Fédération française de Volley-Ball (FFVB).  

… AU LEVIER ECONOMIQUE ?  

Une véritable réussite économique de l’instance dirigée par Eric Tanguy, qui dépasse largement les 70 000 spectateurs initialement espérés par la FFVB. Le pari s’est donc avéré payant : “Des dirigeants de clubs craignaient que le déficit soit d’environ un million d’euros et que la Fédération le paie pendant dix ans. Ce ne sera pas le cas. (…) Le chiffre d’affaires a été généré pour plus de la moitié sur les trois semaines de compétition. Nous étions à 900.000 € avant l’Euro et là nous sommes à plus de 2,3 millions de recette billetterie environ. La montagne était haute mais elle a été franchie” s’est félicité Arnaud Dagorne, le directeur marketing de la Fédération.  

Désormais, le Volley français pourrait faire d’une pierre deux coups, et tenter d’attirer les investisseurs. Car beaucoup d’entreprises qui cherchent à capitaliser dans le sport se tournent surtout vers le football et, dans une moindre mesure, le basketball. Par exemple, la bande de Laurent Tillie n’a trouvé son sponsor maillots (l’opérateur de paris sportifs Betclic) qu’à la veille du match d’ouverture face à la Roumanie... Une situation regrettable pour une équipe championne d’Europe en 2015 et auréolée de deux succès récents en Ligue Mondiale (2015 et 2017). L’exemple de l’EuroVolley prouve qu’un sport pourtant considéré comme peu populaire en France sait également fédérer et attirer un public. Cette fois-ci, espérons que la Fédération pourra surfer sur cette belle vague.